Plus d’une soixantaine de techniciens DIGITAL CAR interviennent quotidiennement sur le territoire français et constatent que la problématique du calibrage des systèmes ADAS n’est pas encore adressée correctement par l’ensemble de la profession.
De nombreux véhicules repartent d’atelier après réparation sans avoir été dûment calibrés. Trop souvent, un pare-brise est remplacé sans que la caméra associée ne soit recalibrée de manière systématique, malgré les campagnes de sensibilisation menées par certains acteurs majeurs, comme Carglass, il y a quelques années. Cette vigilance reste tout aussi cruciale pour les radars avant, intégrés au pare-chocs ou dissimulés derrière la calandre.
Un phénomène qu’il est important d’étudier, dans un contexte médiatique marqué par de nombreux témoignages sur les freinages intempestifs dits « fantômes ».
Un phénomène inquiétant
Des témoignages de plus en plus nombreux
Les freinages intempestifs dits « fantômes » font la une de l’actualité automobile depuis plusieurs mois. Plus de 300 témoignages d’automobilistes ont été recensés : des véhicules freinent brutalement sans raison apparente, parfois à plus de 100 km/h, entraînant parfois des accidents ou des suraccidents. Ces “freinages fantômes” concernent différents constructeurs et interrogent sur la fiabilité des aides à la conduite (ADAS), devenues obligatoires sur tous les véhicules neufs.
Les causes évoquées sont multiples : météo défavorable, reflets lumineux, interférences électroniques ou bugs logiciels. Mais un point revient régulièrement : le défaut de calibrage des capteurs après une réparation. Un radar ou une caméra mal réglés d’un seul degré peuvent fausser la lecture de l’environnement et provoquer un freinage intempestif.
Quels véhicules sont concernés ?
Après analyse des nombreux témoignages recueillis, un constat s’impose : la problématique de freinage fantôme est multimarques. De nombreux incidents concernent des véhicules fabriqués entre 2017 et 2025. Bien que Peugeot, Citroën et Skoda soient les marques les plus fréquemment citées, d’autres constructeurs comme Tesla, Ford ou Renault sont également évoquées dans les signalements.
Au niveau mécanique, tous les moteurs semblent concernés (essence, diesel, hybride, électrique) et le phénomène touche indifféremment les boîtes manuelles et automatiques. Comme évoqué, le point commun entre ces véhicules reste la présence d’un système d’aide à la conduite, notamment le freinage automatique d’urgence (AEB).

Les systèmes ADAS : entre promesse de sécurité et nécessité d'entretien
Une méfiance des automobilistes à l'égard des ADAS
Les freinages fantômes ne sont pas seulement une gêne pour les automobilistes : ils alimentes une certaine méfiance croissante à l’égard des systèmes avancés d’aide à la conduite (ADAS). Ce scepticisme est problématique alors même que l’Europe impose une généralisation progressive de ces dispositifs. On peut prendre l’exemple du freinage automatique d’urgence (AEB), obligatoire en Europe depuis juillet 2022 sur les nouveaux modèles et généralisé à tous les véhicules neufs depuis juillet 2024 selon la réglementation GSR2. Lorsqu’un danger est détecté véhicule à l’arrêt, piéton traversant, obstacle imprévu le système déclenche automatiquement un freinage d’urgence pour éviter la collision ou en réduire l’impact.
La question est double : comment restaurer la confiance des conducteurs tout en évitant que des défaillances perçues comme des « anomalies » n’entachent la crédibilité des ADAS ?
Cette inquiétude dépasse le seul plan technique. Dans un marché en pleine mutation, la maîtrise des ADAS et la capacité à en assurer un fonctionnement fiable deviennent des enjeux stratégiques pour les ateliers, les réparateurs et l’ensemble de la profession.
La mise en place des ADAS par les constructeurs
Ces dispositifs reposent sur un ensemble complexe de capteurs : radars intégrés dans les pare-chocs, caméras positionnées derrière le pare-brise, lidars… Chacun de ces éléments doit fonctionner avec une précision millimétrique pour interpréter correctement l’environnement du conducteur.
Les systèmes d’aides à la conduite ont été conçues, testées sur des millions de kilomètres par les constructeurs avant d’être mis en fonction à la disposition du grand public. Les ADAS sont donc mis à disposition par les constructeurs de manière pleinement opérationnels. En revanche, si les opérations de calibrage nécessaires recommandées par les constructeurs ne sont pas effectuées suite à une réparation, cela peut occasionner un dysfonctionnement du système et donc un éventuel freinage d’urgence. Fantômes comme ils peuvent être évoqués en ce moment.
Le calibrage des ADAS : la clé de la sécurité

Quand faut-il calibrer ?
Même si un capteur ne présente aucun défaut après réparation. Pour s’assurer du bon fonctionnement de l’ADAS, il est impératif de le recalibrer. Sans recalibrage approprié, les capteurs envoient des informations erronées au calculateur du véhicule
Le calibrage ADAS une étape à répéter dès qu’un élément lié aux capteurs est modifié. Trop souvent négligée, cette procédure conditionne pourtant le bon fonctionnement des systèmes avancés d’aide à la conduite?
Un recalibrage est nécessaire dans plusieurs situations courantes, voici quelques exemples :
Après un remplacement de pare-brise : la caméra frontale étant fixée derrière le vitrage, tout changement impose une remise à zéro de ses paramètres.
Lors d’une intervention sur le pare-chocs avant ou la calandre : les radars logés dans ces zones doivent être parfaitement repositionnés et réalignés.
Après un choc ou une réparation de carrosserie : même sans dommage visible sur les capteurs, un léger décalage structurel peut fausser les mesures.
Suite à une modification de la géométrie des roues ou de la suspension : l’angle de lecture des capteurs dépend directement de la posture du véhicule
Ne pas effectuer ces opérations expose le conducteur à des dysfonctionnements potentiellement dangereux . Pour les ateliers, il s’agit donc d’un gage de sécurité et de responsabilité : chaque intervention doit intégrer systématiquement le calibrage dans le processus de réparation.
Pourquoi le calibrage est-il souvent négligé par la profession ?
Les efforts pédagogiques menés par certains acteurs comme le CESVI ou même Carglass à l’époque, une partie des réparateurs continue de considérer que le calibrage n’est pas systématiquement nécessaire, ou que le véhicule « se recale » de lui-même. Cette méconnaissance crée des pratiques inégales selon les réseaux et même selon les régions.
L’un des principaux obstacle réside dans l’investissement considérable que représente l’équipement spécialisé. Un système couvrant la majorité du parc automobile coûte au minimum 9 000 euros, sans compter la formation des techniciens. De nombreux ateliers indépendants comme réseaux de marques ne sont donc pas correctement équipés ou formés pour cette opération complexe.
Si les assureurs exigent que les réparateurs prennent en compte le calibrage, peu vérifient réellement que l’opération a été menée à bien. La plupart des outils de calibrage éditent pourtant des rapports clairs, qui pourraient être exigés comme preuve. Sans ce contrôle, certains ateliers, y compris agréés par des marques, font encore passer l’opération au second plan.
Les enseignes de pare-brise, globalement sensibilisés, appliquent davantage les procédures, mais des écarts persistent chez les carrossiers et, plus encore, dans les centres autos.
Cette négligence n’est donc pas uniquement liée à un manque de moyens : elle se traduit aussi par une insuffisante prise de conscience de la profession. Les enquêtes menées récemment sur les freinages fantômes rappellent combien le calibrage n’est pas une formalité mais un enjeu majeur de sécurité routière.
Face à ces défis, les solutions proposées par DIGITAL CAR demeurent indispensables. Avec plus de 60 unités d’intervention mobiles couvrant 80% du territoire français, l’entreprise assure une intervention sous 48 à 72 heures. Chaque intervention dure environ 45 minutes sur site et s’accompagne systématiquement d’un rapport de calibrage complet.
Retrouvez juste ici l’ensemble des publications de DIGITALCAR, expert en calibrage ADAS et en programmation électronique en sous-traitance